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Pendant le confinement, c’est avant tout le niveau scolaire des élèves du second degré qui a pesé sur le vécu de la continuité pédagogique / Meriam Barhoumi
Publication de la DEPP / Document de travail
Edité par Ministère de l'Education nationale, de la jeunesse et des sports. Paris - 2020
Ce document vise à synthétiser les résultats de cette enquête. Il fait le bilan d’une part de la manière dont les élèves ont travaillé et d’autre part des conditions dans lesquelles ce travail a été effectué. Pendant cette période, près de quatre élèves du second degré sur dix ont déclaré avoir consacré en moyenne au moins trois heures par jour à leur travail scolaire. Les élèves qui ont travaillé le plus sont plus nombreux parmi ceux qui, selon leurs parents, sont de bons ou excellents élèves. Les filles, et les élèves de milieux très favorisés, ont également travaillé davantage. Outre la quantité, la nature du travail effectué a également différé, selon le niveau scolaire. Un quart des élèves du second degré a été entièrement autonome pour travailler et parmi ceux qui ne l’étaient pas, la majorité était aidée par la famille (85 %). En l’absence d’autonomie, l’accompagnement des parents dans la réalisation du travail scolaire a été plus fréquent chez les élèves ayant des difficultés scolaires (92 %) que chez les élèves d’excellent niveau (79 %), chez les garçons (69 %) que chez les filles (58 %) et dans une moindre mesure chez les élèves de milieu favorisé (89 %) que chez ceux de milieu défavorisé (81 %). Selon les parents, ce travail scolaire a mieux profité aux meilleurs élèves et aux filles. Par ailleurs, à niveau scolaire équivalent, les parents d’élèves de milieu très favorisé déclarent moins souvent que ceux des élèves de milieu défavorisé que le travail scolaire a été utile à leur enfant. En plus de la manière dont les collégiens et lycéens ont travaillé, leurs parents ont été interrogés sur plusieurs autres aspects permettant de décrire leur vécu et celui de leur enfant par rapport à la continuité pédagogique. Pour analyser ce vécu, quatre dimensions sont définies : la capacité d’adaptation des élèves au nouveau mode de travail scolaire, la satisfaction ou non satisfaction des parents sur la manière dont leur enfant a appris, leurs opinions en lien direct avec la réalisation du travail scolaire et leur ressenti sur les conditions générales du confinement. Les conditions dans lesquelles les élèves ont travaillé sont plus ou moins différenciées selon leurs caractéristiques scolaires et sociodémographiques, mais quelle que soit la dimension analysée, elles sont nettement plus favorables pour les meilleurs élèves que pour ceux ayant des difficultés scolaires. L’origine sociale des élèves a également pesé sur le vécu de la continuité pédagogique, mais moins fortement. A caractéristiques comparables, les conditions matérielles et celles liées directement à la réalisation du travail scolaire ont été moins favorables dans les milieux défavorisés. A l’inverse, les opinions des parents sur la capacité de leur enfant à s’adapter au nouveau mode de travail et leur ressenti en termes d’utilité d’apprentissage ont été plus positifs chez les parents d’élèves issus de milieux défavorisés que ceux issus de milieux favorisés. Ce sont aussi les filles qui se sont mieux adaptées que les garçons au nouveau mode de travail mais les garçons ont rencontré moins de difficultés liées directement à la réalisation de leur travail scolaire. En outre, si les collégiens ont mieux progressé dans les apprentissages que les lycéens, ils étaient plus nombreux à avoir des difficultés pour réaliser leur travail et se sont beaucoup moins bien adaptés au nouveau mode de travail pendant le confinement.